Alain Roullier-Laurens : Le Parti Niçois présentera des candidats aux cantonales. Interview

Publié le par les nouvelles nicoises

Le Président du parti Niçois et de la L.R.L.N., vient de nous confirmer officiellement la présence de candidats du Parti Niçois, lors des prochaines cantonales. Nous en avons profité pour faire le point avec lui depuis les municipales de 2008, et l’interroger sur des sujets qui intéressent nos lecteurs, avant d’évoquer le présent et les prochaines échéances électorales.

 

Alain Roullier-Laurens, a posteriori, regrettez-vous de ne pas avoir présenté une liste lors des municipales de 2008 ?

 

Pas du tout. J’ai agi en fonction de l’essentiel et des possibilités du moment, après avoir consulté mon entourage, sans me laisser égarer par les tumultes, les pressions extérieures et les jalousies. Dans ce cas d’espèce, l’avis de mes amis était unanime, je n’ai donc pas eu à choisir. Dans la vie et particulièrement en politique, nul ne peut jamais agir à sa guise, car personne n’est maître du contexte. À défaut du meilleur, il faut éviter le pire, et en mars 2008, pour nous, le pire était que M. Estrosi soit élu. Le fait que des dizaines de milliers de niçoises et niçois aient eu le même sentiment, prouve à lui seul, que nous avons eu raison d’être avec eux, et à la pointe de ce combat. Ce que nous voyons aujourd’hui le confirme totalement.

 

En 2008, vous avez prêté main-forte à l’ex-maire de Nice, le referiez-vous dans l’avenir s’il se représentait en 2014 ?

 

En 2008, il était une chose, mille fois plus importante que mes convenances personnelles, c’était l’intérêt de Nice et des Niçois. Quand la maison risque de brûler, il faut en priorité empêcher l’incendie, et oublier que l’on est au plus mal avec l’un de ses voisins ; c’est ce que j’ai fait ; Jacques Peyrat a fait de même. Nous avons agi en hommes responsables, car ce n’était pas l’heure de ressasser nos rancœurs au détriment de l’intérêt général. Devant le danger, il faut toujours se recadrer sur l’essentiel pour être efficace. Jacques Peyrat a accepté d’ouvrir sa liste municipale à la société civile niçoise, ce que nous réclamions depuis toujours ; ceci est à mettre à son crédit. Lors des municipales, nous avons été mutuellement des alliés loyaux ; notre seul but était de conjurer le danger que courrait Nice avec la candidature Estrosi. Quant à l’avenir… personne ne sait ce que sera la configuration politique à Nice en 2014, ni ce qu’il fera. Mais soyez sûr que je privilégierai toujours l’intérêt de Nice, avant toutes choses. Pour l’instant, je prépare déjà une liste pour les prochaines municipales. Mes antipathies sont toujours les mêmes car, comme nous le prévoyions, la gestion de l’actuelle municipalité est très néfaste à Nice ; elle justifie amplement et a posteriori, notre position en 2008.

 

Beaucoup de nos lecteurs aimeraient en savoir plus, pouvez-vous leur dire comment s’est opéré ce rapprochement inattendu avec Jacques Peyrat ?

 

Les Niçois ont le droit de le savoir. D’autant que nos ennemis politiques de tout poil, ont raconté n’importe quoi à ce propos, comme le font toujours ceux qui, privés de ticket d’entrée, se plaisent à critiquer un film qu’ils n’ont pas vu. Ce rapprochement fut le fruit du hasard, ni lui ni moi n’aurions pu le prévoir. Cela n’a rien à voir avec ce qui se passe d’ordinaire en politique, ni comme certains pourraient le supposer. Malgré notre opposition parfois saignante, le maire et moi, sans nous connaître personnellement, avions un point commun qui, par la force des choses, se révéla et prit une importance majeure à la veille de l’élection : nous pensions en effet, chacun de notre côté que de très grands dangers guettaient Nice en cas d’élection de M. Estrosi. Or, il était certain que le prochain maire serait, ou le sortant, ou M. Estrosi. Il fallait impérativement choisir, non en fonction d’humeurs même justifiées, mais de l’essentiel, à savoir l’intérêt des Niçois.

 

Une relation, que je ne savais pas en rapport avec le maire, me rendit visite ; à la fin d’une discussion sur les municipales, il me posa une question : qui d’après toi, sera le prochain maire ? Je répondis : ou M. Peyrat, ou M. Estrosi. Il enchaîna : qui préfères-tu ? Comme beaucoup de vrais Niçois, je ne connaissais que trop le parcours de M. Estrosi, et je lui dis que je ne le voulais pas pour maire. Il conclut un peu hâtivement : alors, tu as choisi… Je rétorquais : pas si vite, je suis à couteaux tirés avec le maire. Il me fit la seule et unique réponse qui pouvait me fléchir : tu aimes Nice ? et bien tu ne dois penser qu’à Nice et à rien d’autre, veux-tu M. Estrosi pour six ans ? Je ne savais que trop qu’il avait cent fois raison et je mis de l’eau dans mon vin : je veux d’abord savoir deux choses : le maire aura-t-il l’investiture de l’UMP et y aura-t-il des membres de partis extrêmes sur sa liste ; si tu peux me répondre non à ces deux questions, je soumettrai la chose à mon conseil politique. Il revint quelques jours plus tard, et me dit : la réponse aux deux questions est non. Le conseil fut réuni dans la journée et je n’intervins pas dans le débat, afin de ne pas l’influencer après deux heures de discussions, il fut d’avis d’envisager des négociations sous conditions. Je proposais alors : 1° de savoir d’abord si son programme, globalement nous convenait, 2° Si oui, d’obtenir des garanties sûres pour la promotion de l’identité et la culture niçoise, 3° d’obtenir un accord écrit et une autonomie suffisante pour agir dans le cadre de ce qui serait convenu, 4° d’obtenir suffisamment de postes de conseillers et des moyens afin de mettre en place pratiquement les projets précédents, 5° de demander l’ouverture de la liste à la société civile qui était une garantie de renouveau. Ce fut voté à l’unanimité. Il ne me restait plus qu’à réaliser le plus difficile, rencontrer Jacques Peyrat autrement qu’avec des gants de boxe. Je me dis qu’après tout, s’il acceptait de faire cet effort, je pouvais faire de même. Je désirais que cette rencontre n’ait pas lieu à la mairie mais en un lieu plus neutre, afin de signifier que nous ne nous inféodions pas au maire en place, mais que nous voulions avoir affaire au candidat à la prochaine mandature municipale ; ceci avait en outre l’avantage de mettre entre parenthèses les désaccords passés, et de ne parler que de l’avenir de Nice. Le messager me transmit une réponse positive.

 

Lors de notre première rencontre, les sondages étaient au plus bas pour lui, 10 ou 11 % et il savait officieusement qu’il n’aurait pas l’investiture UMP, l’annonce en serait faite le lendemain. Après avoir exposé cela, il me demanda très directement : selon vous, dans ces conditions, dois-je me présenter de nouveau ? Je lui ai répondu d’emblée : oui, vous le devez, sinon nous aurons M. Estrosi et vous et moi savons ce que cela signifie pour Nice. J’ajoutais : mais vous avez un nuage noir sur la tête et j’ai contribué à l’y placer ; si vous voulez que les Niçois votent pour vous, il faut aller vers eux franchement, et leur donner des garanties en ouvrant votre liste à la société civile et il faudra impérativement promouvoir l’identité et la culture niçoise ; en ce qui concerne mes amis et moi, le fait que vous n’ayez pas d’investiture, nous permet d’envisager des négociations, nous ne l’aurions jamais fait si vous l’aviez eue La glace était rompue…

 

Je me suis très vite aperçu qu’il était extrêmement inquiet, et que ce sentiment, allait bien au-delà de sa personne et de la perte éventuelle de son poste, car il n’avait plus rien à prouver. Il craignait plus que tout et à juste titre, que le redressement financier de la ville. obtenu sans augmentation des impôts locaux, la réduction de la moitié de la dette énorme héritée de l’époque Médecin, (époque rappelons le où M.M. Estrosi et Rudy Salles étaient conseillers municipaux), les réalisations à effectuer, que tout cela dis-je, soit gravement compromis si le candidat Estrosi accédait au pouvoir. J’ai eu le très net sentiment qu’il ne voulait absolument pas que l’incompétence d’un autre vienne mettre son travail par terre et pénaliser les Niçois au moment où enfin ils allaient bénéficier de cette embellie financière. Il avait peur que l’argent public soit dilapidé, et que la ville retombe dans les errements précédents au moment où elle était sortie d’affaire. S‘il fallait quantifier ses intentions, je dirai que cette crainte, a bien pesé pour soixante-cinq pour cent dans le choix extrêmement difficile qu’il fit de se représenter.

 

Vous qui n’appartenez pas au sérail politique, comment avez-vous perçu l’ex-maire de Nice lors de ce rapprochement ?

 

L’idée de notre rapprochement, au tout début fut, je pense, une coupe amère pour lui, autant que pour moi. Mais il ne s’agissait pas de parler de nous, ni de refaire l’historique de notre mésentente. Nous nous sommes préoccupés uniquement de l’avenir de la ville, de ses perspectives économiques, de son indépendance financière, de son identité, de sa jeunesse, et de divers problèmes auxquels elle devrait faire face dans les prochaines années. J’ai pu constater alors que Jacques Peyrat, s’il n’avait guère su communiquer avec les Niçois durant ses mandatures, ce qui avait conduit à la situation que vous savez et mon attitude à son égard, connaissait en revanche fort bien et dans le plus grand détail, les dossiers importants de la Ville, ce qui était un point très positif. Cela m’intéressait au premier chef évidemment ; il m’a appris beaucoup de choses sur ces dossiers ainsi que sur l’énorme administration

municipale qu’il faut avoir eu en charge pour connaître vraiment. Nous étions là au cœur des choses, bien loin des formules et des traits dont se régalent les médias. Quand l’avenir de près de 400 000 Niçois est en jeu, croyez-moi, on se sent très humble et ce qui nous est personnel ne pèse plus un millième ; l’on ne ressent que la crainte affreuse de ne pas évaluer correctement tous les paramètres et de se tromper dans ses choix.

 

Jacques Peyrat, n’était plus, à ce moment, l’homme des formules malheureuses et des positions tranchées, sinon je m’en serais éloigné immédiatement. Devant le dnger, ses vues étaient beaucoup plus hautes, c’est pourquoi, je suis resté. D’ailleurs, lors de cette campagne il ne s’est pas conduit en homme politique, mais en homme tout court ; ce n’était plus le même. J’ai pu lui parler très librement de certaines choses, au sujet des droits de Nice, de son histoire, de son identité, de ses héros, et quelques unes de ses réponses m’ont beaucoup étonné. Et agréablement. Que ceux qui ont conservé son petit livret de campagne, relisent la page 17 ; j’y ai trouvé ce que j’ai toujours affirmé et pourtant ce n’est pas moi qui l’ai écrit. C’est la preuve, qu’il prit en considération ce que lui avait dit, le courant que je représentais, et que loyalement il avait inclus l’essence de nos idées dans son programme, ce qui l’enrichissait d’autant. Voilà pourquoi nous l’avons soutenu. Je vous remets ce texte afin que vous l’insériez en appendice de mon interview, car il explique tout.

 

Outre ces raisons morales, qu’elles sont les raisons pragmatiques qui vous ont persuadé de vous engager vraiment dans le combat à ses côtés ?

 

Je crois avoir prouvé amplement que je ne suis pas quelqu’un que l’on peut inscrire sur une liste électorale comme on pose une potiche sur un meuble. Quand mes amis qui ont rencontré également le maire, et moi-même, avons été persuadés de ses motivations profondes ; quand il nous a prouvé ses intentions d’ouverture en signant publiquement avec moi une charte en dix-huit points sur les réalisations à faire pour promouvoir la culture et l’identité niçoise ; quand il a accepté d’élargir sa liste à la société civile niçoise ; quand il a répondu avec franchise à beaucoup de questions sur des sujets qui avaient provoqué notre mésentente ; quand enfin il a accepté de placer six des nôtres en bonne place sur sa liste afin de réaliser matériellement le projet que nous avions signé, nous avons décidé de l’aider à barrer la route à M. Estrosi, ce qui d’ailleurs n’était pas un effort, puisque c’était notre projet initial. Au lieu de le faire seuls, nous l’avons fait à deux, c’était plus efficace. Beaucoup de Niçois d’ailleurs, les vrais en général, ont très bien compris le but et les raisons de notre démarche commune, car l’ex-maire, lors de notre première rencontre était donné à dix ou onze pour cent dans les sondages, et sa liste a fait 25,5 % soit 31 952 voix, ce qui est loin d’être négligeable. Malheureusement, un certain nombre de personnes, ne mesurant pas l’ampleur de l’enjeu pour la Ville, ont réagi au premier degré et beaucoup le regrettent aujourd’hui. On a souvent tort quand on a raison trop tôt… Maintenant tout le monde est pénalisé et l’on n’est pas sorti de l’auberge, il va falloir subir durant trois ans encore…

 

Le fait d’être onzième sur la liste de l’ex-maire, ne vous a-t-elle pas privé d’une lisibilité plus grande ?

 

Vous me tentez, je pourrai répondre par une simple boutade : allez donc demander M. Ciotti ce qu’il en pense… Je crois au contraire avoir eu personnellement une très grande lisibilité, car je me suis présenté aux cantonales dans le premier canton ; les électeurs m’ont fait l’honneur de me placer en troisième position après l’UMP, et le parti socialiste, avant toutes les autres formations : Front National, communistes, verts, extrêmes droites et gauche, etc.. Au second tour, j’ai appelé à voter contre M. Ciotti. Mes électeurs ont réfléchi, m’ont approuvé, et M. Ciotti a été battu. Il parait, c’est le Canard enchaîné qui l’a écrit récemment, qu’il ne s’en est pas encore remis. Être contraint de crapahuter en montagne, pour s’y faire élire alors qu’il a été rejeté à Nice dans un canton… dont il est le député ! Ainsi, j’ai bloqué durant un an les plans de MM Estrosi et Ciotti, l’un ne pouvant démissionner de la présidence du Conseil général, l’autre ne pouvant le remplacer sans être conseiller général. Il leur a fallu obtenir le retrait d’un conseiller général du haut-pays, lui trouver un autre poste, organiser des partielles etc.. Je crois qu’il n’y a pas plus lisible que cela, il faut être aveugle, avoir perdu la mémoire, ou de mauvaise foi, pour dire que moi-même et mon mouvement n’avons pas été « lisibles » en 2008. Nous avons été d’une lisibilité… cuisante pour certains, qui nous négligeaient du haut de leur fausse grandeur et n’étaient rien sans le formidable appareil de l’UMP : aux municipales M. Estrosi qui devait être élu triomphalement au premier tour, ne l’a pas été car la liste de Jacques Peyrat, renforcée de nos amis, à fait quatorze points et demi de plus que prévu et M. Ciotti député du premier canton, y a connu sa première Bérézina ; il en connaîtra probablement une seconde aux prochaines législatives ; nous nous y emploierons. Mes amis et moi, avons obtenu un résultat très satisfaisant et je remercie encore les niçoises et les niçois qui nous ont aidé à le faire. Je ne regrette donc rien. Sinon d’avoir fait mieux encore.

 

Selon la formule habituelle, êtes-vous de gauche ou de droite ?

 

Il serait bien triste de devoir impérativement être l’un ou l’autre, comme si la chose publique se résumait à cette équation réductrice. Comme Garibaldi j’ai horreur des sectes. Ce sont les idées qui m’intéressent. La notion de gauche et de droite, sont des notions nées au XIXe siècle ; ces deux tendances soit-disant opposées, ne veulent plus rien dire car aujourd’hui elles se ressemblent beaucoup ; elles se justifient l’une l’autre et confisquent le pouvoir qu’elles exercent à tour de rôle. L’une souvent, fait la politique de l’autre, comme le tandem Giscard-Chirac, qui a réalisé les projets de gauche que l’on connaît, et la gauche caviar de Mitterrand, qui a permis à beaucoup de s’enrichir à la Bourse. Mais les habitudes sont tenaces, et nous savons que la ville de Nice est ancrée « à droite ». J’ai toujours dit aux Niçois qu’ils devaient se désintoxiquer de la politique française, et ne penser qu’aux intérêts de Nice. Il faut juger les êtres selon leurs qualités et non selon leur parti.

 

Vous êtes-vous élevé contre la politique de M. Etrosi après son élection ?

 

Nous savons tous que le système électoral en vigueur n’est pas démocratique ; seule la représentation proportionnelle permettrait de donner la parole toutes les tendances de la société niçoise. Dans le système actuel, le conseil municipal n’est qu’une chambre d’enregistrement. En 2008, le maire actuel n’a pas été brillamment élu, puisqu’il ne représente que 24,14 % des inscrits et 14, 92 % de la population totale de Nice. Mais le système étant ce qu’il est, il a été élu, c’est indéniable. Il convenait donc, en premier lieu, de respecter le choix d’une majorité de Niçois, certes relative. J’ai analysé l’action de la majorité municipale, m’élevant plusieurs fois contre certaines fautes ou outrances. Je n’ai pas cru bon de la critiquer systématiquement et à tout propos, avant que ne s’écoule un temps suffisant pour porter sur elle un jugement définitif et surtout motivé. Instruit par le passé, je savais ce qui inéluctablement allait se produire ; j’ai dit haut et fort à l’époque que la politique de M. Estrosi serait nuisible à Nice et lui coûterait cher, et je constate aujourd’hui que mon jugement était exact.

 

Ce n’est pas une surprise pour moi ; mais il fallait que ceux qui ont voté pour lui, ou une partie d’entre eux s’en aperçoivent. Certaines minuscules factions extrémistes qui ne sont pas représentatives de la population, gesticulent, pensant exister dans les médias en jouant plus fort du tambour que les autres ; c’est inutile et contre-productif, car la force des arguments ne se mesure pas en décibels. Il faut observer, analyser et agir sûrement au moment opportun en évitant les lieux communs de la politique de caniveau. Au lendemain d’une élection, l’élu a une légitimité, que cela nous plaise ou non ; hurler ne sert à rien, c’est en votant que l’on agit ; si la majorité s’est trompée, tous subissent. Les électeurs de l’opposition, pour avoir une chance de voir triompher leurs idées, veulent une action sérieuse et réfléchie, ainsi que des personnes solides sur lesquelles ils peuvent compter, non des actions violentes et grand-guignolesques qui ne satisfont que l’ego des exaltés de tous poils qui croient se promouvoir par la provocation. Pour servir la communauté il faut être mesuré, responsable, patient, déterminé, et ne pas céder à la facilité de la démagogie.

 

Que pensez-vous de l’action de la municipalité élue en 2008 ?

 

Ce que je prévoyais avant son élection. Près de trois ans d’effets d’annonces, de bulles de savon et un gaspillage éhonté des deniers publics en publicité dans le monopole de presse, où le maire est omniprésent presque journellement. Il pensait sans doute régner par l’image à Nice, alors qu’il était à Paris et ailleurs ; c’était faire peu de cas du bon sens des Niçois. Il avait quitté un ministère avant l’élection pour, disait-il, se consacrer à Nice, à peine élu, il a réintégré un ministère et aujourd’hui alors que M. Sarkosy, tellement satisfait de ses services, l’a remercié sans même lui octroyer un strapontin de consolation, il ne songe qu’à reprendre son siège de député pour remonter à Paris. C’est un maire voyageur ; d’ailleurs comme on a pu le lire dans le Canard Enchaîné, certains de ses voyages ont coûté cher aux contribuables. Comme Cadet Rousselle, il a aussi plusieurs maisons, ce qui a alimenté la presse nationale faisant à Nice, une promotion dont elle se serait bien passée. Il y a eu une forte augmentation des impôts locaux, comme Jacques Peyrat et moi-même le redoutions, des projets pharaoniques non budgétés, des actions vouées par avance à l’échec, comme celui des J.0., ou ridicule et offensant pour les Niçois, comme le « mariage » de Nice avec Marseille.

 

Serez-vous présent, lors des prochaines cantonales ?

 

Revenons à l’essentiel : l’avenir. Nous avons fondé, mes amis et moi, le Parti Niçois/Partit Nissart dans le but d’agir politiquement en regroupant diverses composantes de la société niçoise. Des candidats, appartenant à cette formation seront présents pour défendre les couleurs de Nice, dans certains cantons. Depuis deux ans, outre les multiples problèmes que connaissent les niçois, personne ne reconnaît plus Nice. L’identité niçoise est foulée aux pieds, et les pieds, il est grand temps que les Niçois les mettent dans le plat de soupe à la grimace que l’on nous sert depuis trop longtemps. L’époque devrait inciter plus encore à l’économie et à la prudence, et l’on ne voit à Nice que gaspillages et effets d’annonces ; il est fort à craindre que celui qui disait avoir trouvé un musée des horreurs ne laisse lui qu’une ville beaucoup plus endettée qu’il ne l’a trouvée, un vide sidéral en ce qui concerne les réalisations, hors les idées qu’il aura puisé dans notre programme de 2008, et le bénéfice de ce que son prédécesseur avait réalisé et presque achevé. Ce qu’il laissera en revanche, ce sont des milliers de photos de sa précieuse personne, souvenirs que ne l’on ne mettra sûrement pas dans un second musée, faisant pendant à ce celui dont il parlait, mais que l’on préférera vite oublier.

 

 

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